La pollution plastique étouffe littéralement la mer Méditerranée. C’est ce que révèle une récente étude du WWF, qui a également dressé une liste des 10 villes les plus responsables de la présence de microplastiques dans la mer. Cinq de ces villes sont italiennes.
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La pollution plastique dans les océans, le rapport du WWF
La pollution plastique dans les océans. Impacts sur les espèces, la biodiversité et les écosystèmes marins » est le rapport que le WWF a produit pour établir un diagnostic de l’état de santé de nos mers. L’association environnementale a analysé plus de 2 590 études sur la présence de plastiques et de microplastiques et leurs conséquences pour la planète. L’analyse des impacts est, selon la définition des Nations Unies, une véritable crise planétaire.
Le rapport du WWF a consacré une grande partie de son attention à la mer Méditerranée, et les résultats sont tout sauf encourageants : la Mare nostrum n’est pas en bonne santé. Il est également apparu que cinq des villes qui polluent le plus ses eaux sont italiennes.
La Méditerranée, une mer de plastique
Les données qui ressortent de l’étude du WWF montrent des chiffres alarmants pour notre mer. Plus d’un million de tonnes de plastique seraient présentes en Méditerranée, avec des concentrations pouvant atteindre 10,4 kg/km² (une quantité similaire à celle trouvée sur les îles de plastique dans l’océan).
Chaque année, 229 000 tonnes de plastique finissent dans la Méditerranée, soit l’équivalent de la charge de 500 conteneurs. Si l’Égypte est en tête du classement des plastiques en mer, avec 32 % du total, l’Italie (15 %) et la Turquie (10 %) y contribuent également de manière significative.
Pollution plastique en Méditerranée : le top 10 des villes les plus polluantes
Quelles sont les dix villes les plus responsables du fléau des plastiques et microplastiques dans la région méditerranéenne ? Rome est en tête de cette triste liste, et ce n’est malheureusement pas la seule ville italienne à figurer dans le top 10. Aux côtés de la Ville éternelle (qui détient le record), on trouve Milan, Turin, Palerme et Gênes.
Mare Nostrum ou Mare Plasticum ?
Selon le WWF, les activités côtières et la gestion inadéquate des déchets, qui entraînent en été des pics de pollution alarmants (+30%) en raison de l’afflux de personnes dans les stations balnéaires, contribuent à faire de Mare Nostrum un véritable Mare Plasticum. Toutefois, la pêche, l’aquaculture et la navigation seraient également « fautives » dans le rejet de déchets plastiques dans la mer, ce qui met gravement en danger les écosystèmes marins et la biodiversité.
La mer Méditerranée polluée par le plastique, quels sont les scénarios futurs ?
Si nous ne faisons rien pour inverser la tendance, les débris plastiques dans les eaux méditerranéennes quadrupleront d’ici 2050. Le WWF pointe du doigt la « longue traîne » des microplastiques.
Même si nous parvenions à éliminer la dispersion globale du plastique dans la nature aujourd’hui, le plastique déjà présent continuerait à se décomposer, donnant naissance à davantage de microplastiques, dont la concentration serait deux fois plus élevée qu’aujourd’hui d’ici 2050 (et 50 fois plus élevée d’ici 2100). Si, en revanche, nous nous basons sur les projections futures selon lesquelles la production de plastique doublera d’ici 2040, nous pouvons supposer que les débris plastiques dans l’océan quadrupleront d’ici 2050.
Comment réduire la pollution plastique dans les mers ?
Le WWF ne se contente pas de faire le point sur la situation actuelle et d’émettre des hypothèses sur les scénarios possibles, en tenant compte des tendances, mais propose également un « remède » pour nos mers. Comment réduire la pollution plastique dans les mers ? Selon l’association environnementale, il y a trois points clés sur lesquels nous devons agir :
• réduire la consommation
• promouvoir une gestion plus efficace des déchets
• augmenter la collecte sélective et le recyclage
Plus tôt nous parviendrons à agir, mieux ce sera, car la santé de nos mers se traduit par la santé de la planète et de ses habitants. Ce que nous faisons aujourd’hui aura également un impact majeur dans un avenir proche, et nous ne devons jamais l’oublier !