Dans le cadre d’une carrière au sein de la fonction publique, un agent peut envisager un changement d’affectation vers un autre organisme territorial ou une administration d’État. Plusieurs dispositifs législatifs et réglementaires encadrent ces mobilités, nécessitant une parfaite connaissance des textes en vigueur.
Sommaire
LE CADRE JURIDIQUE RÉGISSANT LA MOBILITÉ
La loi n°2009-972 du 3 août 2009 relative à la mobilité et aux trajectoires professionnelles dans la fonction publique a renforcé les dispositifs, notamment ceux instaurés par le décret n°86-68 du 13 janvier 1986 encadrant les modalités de détachement, de mutation, de disponibilité, de mise hors cadres et de congé parental des fonctionnaires territoriaux. En cas de problèmes avec votre direction, vous pouvez aussi bien sûr vous faire conseiller par un avocat droit administratif.
La circulaire ministérielle du 19 novembre 2019 souligne l’évolution des pratiques de recrutement, favorisant une fluidité entre les administrations d’État, territoriales et hospitalières. La mobilité interne des agents est ainsi reconnue et encouragée à travers des textes législatifs permettant des réorientations professionnelles, des changements de cadre d’emploi et des mutations inter-administrations.
L’élargissement des profils recrutables constitue un levier stratégique pour une administration cherchant à enrichir ses équipes par des compétences spécifiques. Par ailleurs, pour un agent fonctionnaire, ces dispositifs offrent l’opportunité d’accéder à des fonctions alignées sur son projet professionnel tout en facilitant la mobilité géographique.
La Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP) coordonne l’application de ces principes en collaboration avec les directions des ressources humaines des différentes administrations.
LES MÉCANISMES DE MOBILITÉ EXTERNE
Chaque fonctionnaire doit prendre l’initiative de ses recherches en consultant les offres d’emploi diffusées par les administrations. Une inscription sur des plateformes spécialisées, constitue un levier efficace pour optimiser cette démarche.
LE CHANGEMENT D’AFFECTATION
Un fonctionnaire souhaitant évoluer vers une autre administration au sein de la même fonction publique (État, hôpital, collectivités) sans modification de son corps ou de son grade doit passer par une procédure de mutation. Après acceptation de sa candidature et avec réception d’une confirmation écrite, il est tenu d’informer son employeur actuel. Ce dernier dispose alors d’un délai de préavis maximal de trois mois avant la mise en application de la mutation, bien que cette période puisse faire l’objet d’un accord entre les parties.
LE DÉTACHEMENT
Le détachement s’adresse aux agents aspirant à intégrer une autre administration ou à occuper un poste dans un cadre d’emploi ou un corps de niveau équivalent, selon les critères de recrutement et les missions définies statutairement. La demande de détachement doit être validée par la Commission Administrative Paritaire (CAP), qui examine la correspondance des profils et des postes.
Comme pour la mutation, un délai de préavis de trois mois peut être imposé. Le détachement s’applique pour une période comprise entre six mois et cinq ans, après quoi l’agent doit soit être intégré dans l’entité d’accueil, soit réintégrer son administration d’origine. Cette approche présente l’intérêt de laisser aux deux parties une période d’évaluation avant une décision définitive.
L’INTÉGRATION DIRECTE
Ce dispositif autorise un fonctionnaire à changer d’administration, que ce soit dans un cadre d’emploi identique ou différent, sans passer par une phase préalable de détachement. L’intégration directe est soumise aux mêmes critères de comparabilité que le détachement ainsi qu’au respect du délai de préavis.
Ces trois dispositifs garantissent la continuité de la carrière de l’agent, avec conservation de son ancienneté, de son avancement et de ses droits statutaires.
Faciliter la mobilité inter-administrations en assouplissant les barrières entre les trois grandes fonctions publiques constitue un enjeu stratégique. C’est pourquoi les offres d’emploi des collectivités et des administrations hospitalières et d’État devraient systématiquement inclure la mention « mutation, détachement ou intégration directe ».