Ce n’est pas une formule pour faire joli sur le papier, ni un conseil évasif qui n’aurait pas sa vérité largement établie. Un éducateur le dit, le répète, insiste sur ce point un nombre de fois incalculable mais il est rarement écouté : généralement, quand les apprentis propriétaires comprennent qu’il avait raison, il est déjà trop tard.
Alors, ils cherchent des solutions de secours et ils paient notamment des professionnels pour réparer les dégâts.
C’est dommage quand on sait qu’il suffit d’être attentif aux conseils de l’éducateur et de les appliquer sérieusement.
Si vous vous en tenez aux conseils dictés dans cette article et que vous les appliquez scrupuleusement, vous n’aurez pas besoin de payer les services d’un professionnel pour savoir comment éduquer un chiot. Votre chien sera bien éduqué, agréable a vivre et votre vie n’en sera, elle aussi, que plus agréable. Et surtout, n’allez pas penser que faire soi-même l’éducation de son chien est une corvée incessante : cela vous prendra cent fois moins de temps que de tenter pendant dix ou quinze ans de contrôler les errements, les bêtises, les dégâts de toutes sortes auxquels il faut s’attendre venant d’un chien en manque d’éducation.
Pour avoir envie de s’atteler à cette tache, il faut en avoir compris les enjeux : c’est l’avenir du chiot, son équilibre social, que ce soit au sein du cercle familial ou avec ses congénères, qui se joue à ce moment précis. Des le début, il faut s’imposer par l’autorité et la rigueur, ce qui ne veut pas dire être méchant, mais faire respecter des règles, apprendre au chien a ne pas faire n’importe quoi. Voilà sans attendre, votre guide pour savoir comment éduquer un chiot.
Sommaire
Premiers jours et période d’imprégnation
L’importance de ces trois premiers mois se justifie d’elle même lorsqu’on suit la vie du chiot au cours des premières semaines.
- Le 10ème jour, le chiot commence à ouvrir les yeux.
- Au 15ème jour, il commence à s’attacher à sa mère (les premiers temps, il n’est pas vraiment attaché à elle, mais animé par de simples réflexes labiaux). Celle-ci devient alors la personnalité centrale de la vie quotidienne du chiot, elle en est la colonne vertébrale. Dès lors, le chiot n’aura de cesse de développer son comportement autour de ce caractère fort, rassurant, et sur lequel il peut entièrement se reposer.
- La période dite d’imprégnation, qui se met en place à partir du 21ème jour pour s’achever au 90ème , soit trois mois plus tard, est capitale pour le chiot. Tout ce qu’il va voir et découvrir dans cette période lui apparaîtra comme faisant partie de sa vie, et sera donc accepté. En revanche, l’inconnu, tout ce qu’il ne va pas voir et découvrir, va poser problème. C’est ce qui explique que les chiots séparés de leur mère trop tôt ou ceux qui naissent au fond des champs sans avoir été en contact avec une présence humaine (cas fréquents) posent de gros problèmes. Ils n’en restent pas moins rééducables. Dans les deux cas, le travail d’imprégnation n’a pas été fait, d’où des problèmes de comportement découlant directement des manques de tout ce dont le chien avait besoin pour se créer un équilibre comportemental. On en mesure toute l’importance si l’on prend l’exemple de la cinquième semaine où les chiots commencent à grogner, à se mordre entre eux ainsi qu’à se battre de façon plus ou moins violente pour jouer. On s’aperçoit que la présence de la mère est déterminante puisque c’est elle qui interviendra afin de stopper la bagarre quand l’un des chiots va avoir mal puis crier. C’est elle qui va rétablir l’ordre, attrapant son petit dans sa gueule, le repoussant, l’ignorant. Cette intervention de la mère marque le début de l’autorité, ce que l’humain doit reprendre et poursuivre lorsqu’il récupère le chiot. L’animal comprend qu’il y a des règles à respecter, il réalise aussi que s’il vivait en meute avec d’autres mâles, d’autres phénomènes de loi animale interviendraient. Pour l’exemple, on retiendra le fait que les chiens adultes n’hésitent pas à signifier au chiot, par des grognements, qu’il doit passer après eux à la gamelle et manger en dernier, une règle que l’humain va devoir impérativement reproduire sous son propre toit. En résumé, la mère commence une éducation, un travail qui doit être poursuivi et approfondi par le futur maître.
Au premier stade de la vie du chiot, la mère commence le sevrage dès la 5ème ou la 6ème semaine. Ensuite, vous allez prendre le relais dès la 7ème ou la 8ème semaine, période conseillée pour adopter un chiot. Si vous ne poursuivez pas correctement ce travail, vous allez tout fausser. C’est la raison pour laquelle je vous conseille, dès son arrivée, de lui donner un de vos vêtements, tee-shirt, pull ou autre, imprégné de votre odeur, afin de faciliter la transition.
A son tour, il va s’en imprégner et se créer un nouveau point de repère, ce qui est vital puisqu’il a perdu celui que constituait sa mère. On peut aussi lui donner un jouet. Ce qui compte, c’est qu’il s’approprie quelque chose. Ensuite, faites lui rencontrer un maximum de personnes étrangères à la famille. Éduquer un chiot est un processus avec une forte dimension social.
Ne perdez pas de vue que vous êtes le chef de meute
Ce qui est important, dès le deuxième mois, c’est que le chiot trouve sa place dans une hiérarchie. Il a besoin de cette structure pour se construire. C’est la raison pour laquelle vous devez régulièrement l’obliger à tenir ses distances lorsqu’il est en demande de câlins. Il ne faut pas tout accepter. Ne cédez pas systématiquement à ses avances, par exemple lorsqu’il vous apporte la balle pour jouer. Sachez refuser de manière à ce qu’il comprenne que lui aussi doit vivre sa vie et que, de toute manière, c’est vous seul qui décidez du moment pour jouer.
C’est très simple : si vous répondez toujours positivement à ses demandes : sortir, jouer, manger… il ne comprendra pas ce qui se passe le jour où vous ne le pourrez pas. Imaginez que vous refusiez de jouer avec lui parce que ce jour-là, à ce moment-là, vous n’avez pas le temps : il réagira mal et fera des bêtises car il sera déstabilisé par rapport aux habitudes que vous lui avez données. Très jeune, il doit comprendre que vous n’êtes pas toujours disponible pour lui, sinon vous en ferez définitivement un chien capricieux et exigeant. Pour ne pas tomber dans ce piège, adoptez un comportement de chef de meute. Dans l’esprit de l’animal, la cellule familiale est la réplique exacte d’une meute. L’humain y est perçu comme un autre chien. Le maître doit donc se mettre à la place d’un chef de meute afin de régir les différents problèmes. C’est à vous qu’il revient de faire respecter un certain nombre de règles.
Et c’est encore à vous qu’il revient de décider des moments impartis au jeu, au câlin, à la promenade,
etc. Si vous vous montrez trop laxiste, si vous chouchoutez un chiot et que vous le laissez tout faire en vous disant que c’est un peu comme un enfant et que ses mauvaises manières lui passeront, si vous tardez à régler certains défauts de comportement, le chien va s’en charger à sa manière et à vos risques et périls !
En bref, vous devez considérer qu’à partir du moment où votre nouveau chien pénètre chez vous, c’est vous qui allez décider de tout pour lui, régenter sa vie et surtout pas le contraire. Par exemple, c’est à vous qu’incombe la tache du partage du territoire. En tant que chef de meute, c’est à vous de fixer la place du chien dans la maison.
Cette stratégie pour savoir comment éduquer un chiot est valable pour toutes les races.