Beaucoup se demandent : Christine trouve cette photo sur le web : que peut-elle en faire ? Alors, il faut déjà savoir que l’auteur d’une œuvre photographique bénéficie, en plus du droit moral sur celle-ci, des droits de publication, de reproduction, de diffusion, de communication au public, d’édition, etc. L’auteur d’une simple photographie, en revanche, ne bénéficie que des droits de reproduction, de diffusion et de distribution prévus par l’art.
Toutefois, un courant jurisprudentiel mineur reconnaît également un droit moral de paternité aux auteurs de simples photographies.
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Christine trouve cette photo sur le web : que peut-elle en faire ?
En ce qui concerne les photos simples, le photographe qui ne mentionne pas le nom de la photo peut être dans l’impossibilité de revendiquer des droits financiers sur celle-ci.
Le photographe doit toujours mentionner le nom du propriétaire et la date de la prise de vue. En l’absence de ces indications, l’auteur ne pourra pas se retourner contre la personne qui utilise sa photo à des fins économiques, à moins qu’il ne puisse prouver sa mauvaise foi.
La jurisprudence moderne s’est toutefois penchée sur cette question, consciente de l’anachronisme d’une règle datant de l’époque de la photographie analogique, où l’accréditation ne pouvait se faire que physiquement sur la photo.
Cette orientation n’exclut toutefois pas que la meilleure stratégie pour protéger l’auteur consiste à insérer correctement les crédits.
Est-il permis d’utiliser les photos d’autres personnes trouvées sur le web ?
Christine trouve cette photo sur le web : que peut-elle en faire ? A ce sujet, la personne qui trouve une photo idéale pour son article sur son site web et qui souhaite la reproduire. Si la photo a un contenu créatif qui la qualifie de photographie artistique, elle devrait certainement procéder en demandant au propriétaire de la photo l’autorisation de la reproduire indépendamment de son accréditation.
S’il s’agit d’une simple photographie, il est conseillé d’effectuer une brève recherche pour identifier son propriétaire. Si vous ne trouvez pas de copie de la photo avec l’accréditation appropriée, il se peut qu’elle puisse être réutilisée, sauf si l’identité du propriétaire peut être établie par une diligence raisonnable. Dans ce cas, il est recommandé de contacter le propriétaire et de lui demander l’autorisation de la reproduire.
Pour qu’une photographie soit correctement accréditée, elle doit porter la date de la prise de vue et le nom du photographe. Il s’agit d’une procédure très élémentaire qui protège l’auteur en cas de reproduction indue. Par ailleurs, le vol d’une photo sur un profil de réseau social peut donner lieu à des poursuites de la part du propriétaire du profil, car l’origine et, dans certains cas, la date de la photo ne sont pas équivoques. Alors si on vous demande : Christine trouve cette photo sur le web : que peut-elle en faire ? Vous répondrez « pas grand chose ! »
Droit à la vie privée et droit à l’image : ce que dit la loi
Comparer le droit à la vie privée et le droit à l’image amène inévitablement à s’interroger sur la manière dont ces deux domaines se croisent et parfois s’opposent. La législation actuelle, en particulier le règlement général sur la protection des données (RGPD) au niveau européen et les lois nationales, stipule que l’utilisation d’images de tiers nécessite le consentement explicite des sujets représentés, sauf si cette utilisation relève d’exceptions spécifiques prévues par la loi, telles que l’intérêt public ou l’utilisation personnelle et non commerciale.
Le consentement doit être éclairé, spécifique, explicite et révocable à tout moment, conformément au GDPR. Cela signifie qu’avant de publier une photographie représentant des personnes identifiables, il convient d’obtenir leur autorisation claire et sans ambiguïté. Le fait de ne pas obtenir ce consentement peut vous exposer à des risques juridiques, y compris la possibilité d’une action en justice pour violation de la vie privée ou du droit à l’image.
Au-delà des dispositions légales, il est essentiel d’adopter une approche éthique et respectueuse du droit à l’image d’autrui. Même lorsque le consentement a été obtenu, il est important d’évaluer l’opportunité et le contexte de la publication des images afin d’éviter de porter atteinte à la dignité ou à la réputation des sujets représentés. En ce sens, la loi fournit un cadre, mais la responsabilité ultime incombe aux auteurs et aux éditeurs des images, qui doivent agir avec prudence et dans le respect des personnes.
Comment obtenir le consentement pour l’utilisation d’images de tiers ?
Pour garantir le respect de la vie privée et du droit à l’image, il est essentiel d’obtenir un consentement explicite avant de publier des photos représentant des personnes. Cette démarche permet non seulement de protéger les auteurs et les sujets photographiés, mais aussi de se conformer à la réglementation en vigueur. Voici quelques étapes clés pour obtenir un consentement en bonne et due forme :
- Informer clairement le sujet de l’objectif et de l’utilisation qui sera faite de l’image.
- Utilisez des formulaires de consentement écrits, détaillant l’étendue de l’utilisation de l’image, afin d’éviter les malentendus ou les litiges futurs.
- Assurez-vous que le consentement est donné librement, en précisant qu’il peut être révoqué à tout moment.
Il est important de rappeler que le consentement doit être documenté de manière claire et sans ambiguïté. Dans le cas des mineurs, le consentement doit être obtenu des parents ou des tuteurs légaux. La transparence et le respect des droits d’autrui sont essentiels pour établir une relation de confiance avec le public et prévenir les risques juridiques potentiels. Par ailleurs, il est conseillé de se tenir régulièrement informé des réglementations locales et internationales en matière de droit à l’image, celles-ci pouvant varier sensiblement d’un pays à l’autre.