Nous entendons de plus en plus souvent parler de l’hypnose, aujourd’hui enseignée dans les universités et facultés de médecine (pour l’anesthésie et le traitement de la douleur notamment). De nombreux hôpitaux utilisent l’hypnose antalgique en adjuvant des traitements de la douleur et le nombre d’hypnothérapeutes va croissant.
Malgré cela, cette discipline n’est pas encore très connue du grand public. Et nombreux sont celles et ceux qui craignent encore les incursions dans l’inconscient, ils ne sont pas favorables à une méthode qui, selon eux, leur enlève tout contrôle.
Le lâcher-prise fait encore très peur
Cette reconnaissance par le milieu médical et paramédical est récente car jusqu’à une période récente l’hypnose sentait un peu le soufre, si j’ose dire, trop liée à des pratiques considérées comme obscures, voire occultes. Or elle existe et est pratiquée depuis des millénaires, sans que ce terme soit nécessairement employé. Il n’y a pourtant rien de mystérieux ni de surnaturel dans l’hypnose : la transe est un état naturel, un état de conscience modifié que nous connaissons tous, comme par exemple lorsque nous rêvons ou sommes fascinés par un événement (feu de cheminée, film etc.), ou encore lorsque nous sommes très concentrés sur une tâche.
Dans les deux cas (hyper concentration ou, à l’inverse, rêverie), nous n’avons pas conscience du temps qui passe.
La particularité de l’hypnose éricksonienne
Dans l’hypnothérapie Ericksonienne, le thérapeute ne fait qu’accompagner le patient dans une expérience, un état qu’il connaît bien. Il lui permet d’activer ou de réactiver, de renforcer et d’amplifier toutes les ressources existant dans son inconscient (dont il n’a pas toujours conscience). La transe n’a pas besoin d’être profonde, c’est une forme de relaxation grâce à laquelle il est possible de communiquer avec l’inconscient avec une mise entre parenthèses de toutes les limitations et inhibitions conscientes. C’est cet état qui permet des changements, car il ne fait que faciliter la communication avec l’inconscient.
Le thérapeute aide ainsi la personne à retrouver cet état (qui n’est pas le sommeil) grâce un mode de communication appelé le « Milton modèle» (en raison de sa formalisation par le docteur Milton Erickson). Nous sommes donc bien loin des autres formes d’hypnose, classique, aux inductions très ritualisées, les mêmes pour tout le monde. L’objectif est que le sujet soit dans un état de réceptivité que le praticien va utiliser pour formuler les évocations ou suggestions utiles.
Déroulé d’une séance d’hypnose
Après un moment de discussion avec la personne sur son objectif (et après avoir pris connaissance de ses différentes expériences d’état de conscience modifié, de ses goûts quant aux lieux, l’ambiance et le climat qu’elle préfère: les sons de la nature, musiques et/ou silence -, les odeurs), ce qui constitue la phase de recueil d’informations, le praticien procède ainsi :
- Induction de la transe en guidant la personne vers les sensations connues grâce aux expériences similaires déjà vécues (hyper concentration ou grande rêverie);
- Approfondissement et validation de l’état de transe;
- Utilisation de l’état de transe (phase thérapeutique);
- Suggestion posthypnotique;
- Sortie de la transe, tranquillement.